[n° ou bulletin] est un bulletin de / Benoit Van KeirsbilckTitre : | N°402 - Février 2021 - Mécanismes onusiens de protection de l'enfant | Type de document : | texte imprimé | Année de publication : | 2021 | Importance : | 48 p. | Présentation : | ill. en coul. | Format : | 30 cm | Langues : | Français (fre) | Catégories : | Droit
| Tags : | enfant (protection) torture ONU mineur (maladie mentale) | Index. décimale : | 34 Droit. Jurisprudence. Législation | Note de contenu : | Une peine perpétuelle…
«La pauvreté est une peine longue, parfois perpétuelle, imposée pour un crime que la personne qui la subit n’a pas commis. Elle ne se ramène pas à une précarité financière. Comme le reconnaissent les Principes directeurs sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme (ONU, Conseil des Droits de l’Homme 27/09/2011), elle se traduit par «de multiples violations en chaîne des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels», conduisant à ce que «les personnes vivant dans la pauvreté se voient régulièrement dénier leur dignité et leur égalité» […] ».
…pour un crime non commis
C’est par cet «éditorial» que la nouvelle Revue droits fondamentaux et pauvreté, publiée en ligne, se présente.
Elle est entièrement consacrée à l’articulation entre la pauvreté et le respect des droits fondamentaux.
Bilingue, elle s’adresse à un public plus large que celui des juristes «autorisés», praticiens ou théoriciens de la matière. Revue essentielle donc, qui contribuera à n’en pas douter à alimenter les débats sur la lutte contre la pauvreté.
Rapatriement : en espérant …
À l’heure où le Gouvernement annonce, enfin !, de rapatrier les enfants (de moins de 12 ans et les mères au cas par cas) retenus dans les camps dans le nord de la Syrie, www.justice-en-ligne.be propose une interview d’Alice Jaspart, criminologue et directrice de la recherche au sein du CAPREV (Centre d’aide et de prise en charge de toute personne concernée par les radicalismes et les extrémismes violents en Fédération Wallonie Bruxelles).
Elle y détaille le rôle de son Centre, son approche du radicalisme violent.
Interview sans tabou, sur un thème extrêmement délicat et clivant dans la société. La chercheuse annonce clairement que le but du CAPREV n’est pas de faire changer de discours; elle explique comment ils rentrent en contact avec les personnes concernées et leur offrent une aide et des espaces de parole.
Discours tout en nuances, loin des diatribes des réseaux dits sociaux.
… qu’il ne soit pas trop tard
Sur ce même thème, le Parlement européen a adopté une résolution le 11 mars 2021 sur le conflit syrien, dix ans après le soulèvement.
Il est extrêmement préoccupé par la détérioration de la situation humanitaire, sanitaire et sécuritaire dans les camps du nord-est de la Syrie, notamment dans les camps d’Al-Hol et de Roj, qui restent des foyers de radicalisation. Il estime que les ressortissants de l’Union soupçonnés d’appartenir à des organisations terroristes et détenus dans ces camps doivent être jugés devant un tribunal et «invite les États membres à rapatrier tous les enfants européens, en tenant compte de leur situation familiale propre et de l’intérêt supérieur de l’enfant en premier lieu, et de leur fournir le soutien nécessaire à leur réadaptation et à leur réintégration, dans le plein respect du droit international.»
Quand le bon sens prévaut
Interpellé par le Conseil de prévention de Namur à propos de contrôles d’identité de travailleurs de rue d’AMO qui dans le cadre de leur travail rencontrent des groupes de jeunes et peuvent donc être en infraction par rapport à la «bulle de 4», le Procureur du Roi écrit aux chefs de corps de la police : «Afin de ne pas entraver ce travail essentiel, je vous informe qu’il n’y aura pas de poursuite en de telles circonstances et que je ne sollicite donc pas la rédaction de PV. A fortiori, il n’y a pas lieu de proposer aux intéressés de payement d’une transaction immédiate. » Raisonnement qu’il applique aux travailleurs du SAMU social ou à toutes les équipes psycho-médico-sociales dont les missions ont vocation à s’exercer en rue auprès de publics fragilisés.
Dire qu’il faut rappeler de telles évidences !
Arrête de te comporter comme un policier !
Appelés dans le cadre d’un conflit familial qui concernait une jeune fille noire de 9 ans, la police de New-York a cru bon d’utiliser un spray au poivre, de la maîtriser violemment et de lui mettre les menottes.
Comme elle résistait encore au moment d’être embarquée dans la voiture de police, l’agent lui crie dessus : «arrête de te comporter comme un enfant»; la réponse de la jeune fille a fusé : « je suis un enfant ».
Sus au ROI discriminatoires
Aux Pays-Bas, une jeune fille d’origine turque a été punie parce qu’elle a parlé turc, sa langue maternelle, à l’école. Elle a été privée de récréation et a dû recopier une page de dictionnaire en néerlandais. Fait divers malheureusement trop courant (en Belgique aussi), qui est hautement critiquable.
L’usage de sa langue maternelle fait partie de l’identité d’un enfant, droit garanti par la Convention des droits de l’enfant (entre autres).
C’est aussi un message extrêmement négatif qui est lancé puisqu’il signifie que c’est mal de parler turc (ou toute autre langue que celle de l’enseignement). Il faudrait au contraire valoriser tout élément relatif à l’identité d’un enfant qui se sentira respecté, sera fier de ses racines et donc dans de meilleures conditions pour étudier.
Et pendant ce temps-là, en France …
Un état des lieux «préoccupant ». Un total de 804 mineurs étaient incarcérés au 1er janvier 2020, contre 672 dix ans plus tôt. 82% sont en détention provisoire et donc présumés innocents.
C’est ce qu’indique un rapport de la contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), Dominique Simonnot, qui souligne par ailleurs que le nombre de mineurs placés dans des Centres éducatifs fermés (CEF) «ne cesse d’augmenter». Pas sûr du tout que la nouvelle loi sur la justice pénale des mineurs inverse cette tendance, bien au contraire. |
[n° ou bulletin] est un bulletin de / Benoit Van KeirsbilckN°402 - Février 2021 - Mécanismes onusiens de protection de l'enfant [texte imprimé] . - 2021 . - 48 p. : ill. en coul. ; 30 cm. Langues : Français ( fre) Catégories : | Droit
| Tags : | enfant (protection) torture ONU mineur (maladie mentale) | Index. décimale : | 34 Droit. Jurisprudence. Législation | Note de contenu : | Une peine perpétuelle…
«La pauvreté est une peine longue, parfois perpétuelle, imposée pour un crime que la personne qui la subit n’a pas commis. Elle ne se ramène pas à une précarité financière. Comme le reconnaissent les Principes directeurs sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme (ONU, Conseil des Droits de l’Homme 27/09/2011), elle se traduit par «de multiples violations en chaîne des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels», conduisant à ce que «les personnes vivant dans la pauvreté se voient régulièrement dénier leur dignité et leur égalité» […] ».
…pour un crime non commis
C’est par cet «éditorial» que la nouvelle Revue droits fondamentaux et pauvreté, publiée en ligne, se présente.
Elle est entièrement consacrée à l’articulation entre la pauvreté et le respect des droits fondamentaux.
Bilingue, elle s’adresse à un public plus large que celui des juristes «autorisés», praticiens ou théoriciens de la matière. Revue essentielle donc, qui contribuera à n’en pas douter à alimenter les débats sur la lutte contre la pauvreté.
Rapatriement : en espérant …
À l’heure où le Gouvernement annonce, enfin !, de rapatrier les enfants (de moins de 12 ans et les mères au cas par cas) retenus dans les camps dans le nord de la Syrie, www.justice-en-ligne.be propose une interview d’Alice Jaspart, criminologue et directrice de la recherche au sein du CAPREV (Centre d’aide et de prise en charge de toute personne concernée par les radicalismes et les extrémismes violents en Fédération Wallonie Bruxelles).
Elle y détaille le rôle de son Centre, son approche du radicalisme violent.
Interview sans tabou, sur un thème extrêmement délicat et clivant dans la société. La chercheuse annonce clairement que le but du CAPREV n’est pas de faire changer de discours; elle explique comment ils rentrent en contact avec les personnes concernées et leur offrent une aide et des espaces de parole.
Discours tout en nuances, loin des diatribes des réseaux dits sociaux.
… qu’il ne soit pas trop tard
Sur ce même thème, le Parlement européen a adopté une résolution le 11 mars 2021 sur le conflit syrien, dix ans après le soulèvement.
Il est extrêmement préoccupé par la détérioration de la situation humanitaire, sanitaire et sécuritaire dans les camps du nord-est de la Syrie, notamment dans les camps d’Al-Hol et de Roj, qui restent des foyers de radicalisation. Il estime que les ressortissants de l’Union soupçonnés d’appartenir à des organisations terroristes et détenus dans ces camps doivent être jugés devant un tribunal et «invite les États membres à rapatrier tous les enfants européens, en tenant compte de leur situation familiale propre et de l’intérêt supérieur de l’enfant en premier lieu, et de leur fournir le soutien nécessaire à leur réadaptation et à leur réintégration, dans le plein respect du droit international.»
Quand le bon sens prévaut
Interpellé par le Conseil de prévention de Namur à propos de contrôles d’identité de travailleurs de rue d’AMO qui dans le cadre de leur travail rencontrent des groupes de jeunes et peuvent donc être en infraction par rapport à la «bulle de 4», le Procureur du Roi écrit aux chefs de corps de la police : «Afin de ne pas entraver ce travail essentiel, je vous informe qu’il n’y aura pas de poursuite en de telles circonstances et que je ne sollicite donc pas la rédaction de PV. A fortiori, il n’y a pas lieu de proposer aux intéressés de payement d’une transaction immédiate. » Raisonnement qu’il applique aux travailleurs du SAMU social ou à toutes les équipes psycho-médico-sociales dont les missions ont vocation à s’exercer en rue auprès de publics fragilisés.
Dire qu’il faut rappeler de telles évidences !
Arrête de te comporter comme un policier !
Appelés dans le cadre d’un conflit familial qui concernait une jeune fille noire de 9 ans, la police de New-York a cru bon d’utiliser un spray au poivre, de la maîtriser violemment et de lui mettre les menottes.
Comme elle résistait encore au moment d’être embarquée dans la voiture de police, l’agent lui crie dessus : «arrête de te comporter comme un enfant»; la réponse de la jeune fille a fusé : « je suis un enfant ».
Sus au ROI discriminatoires
Aux Pays-Bas, une jeune fille d’origine turque a été punie parce qu’elle a parlé turc, sa langue maternelle, à l’école. Elle a été privée de récréation et a dû recopier une page de dictionnaire en néerlandais. Fait divers malheureusement trop courant (en Belgique aussi), qui est hautement critiquable.
L’usage de sa langue maternelle fait partie de l’identité d’un enfant, droit garanti par la Convention des droits de l’enfant (entre autres).
C’est aussi un message extrêmement négatif qui est lancé puisqu’il signifie que c’est mal de parler turc (ou toute autre langue que celle de l’enseignement). Il faudrait au contraire valoriser tout élément relatif à l’identité d’un enfant qui se sentira respecté, sera fier de ses racines et donc dans de meilleures conditions pour étudier.
Et pendant ce temps-là, en France …
Un état des lieux «préoccupant ». Un total de 804 mineurs étaient incarcérés au 1er janvier 2020, contre 672 dix ans plus tôt. 82% sont en détention provisoire et donc présumés innocents.
C’est ce qu’indique un rapport de la contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), Dominique Simonnot, qui souligne par ailleurs que le nombre de mineurs placés dans des Centres éducatifs fermés (CEF) «ne cesse d’augmenter». Pas sûr du tout que la nouvelle loi sur la justice pénale des mineurs inverse cette tendance, bien au contraire. |
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