[n° ou bulletin] est un bulletin de / Nathalie CaprioliTitre : | N°363 - Septembre-Octobre 2022 - Brumm, musiques migrantes | Type de document : | texte imprimé | Année de publication : | 2022 | Importance : | 41 p. | Présentation : | ill. en coul. | Format : | 27 cm | Langues : | Français (fre) | Catégories : | Interaction culturelle
| Tags : | politique (Tunisie) (Belgique) immigration (musique) | Index. décimale : | 316 Sociologie | Résumé : | BRuMM, musiques migrantes et engagement
La notion d’engagement est trompeuse. Elle semble simple et univoque mais elle est loin de l’être. Historiquement, la notion d’engagement des artistes est souvent comprise en référence exclusive à leur mobilisation et à la contestation politiques explicites. Ainsi, les musiciennes et musiciens exilés sont considérés comme engagés lorsque leur musique et leurs textes servent de vecteur de la revendication de droits, de la lutte contre le racisme et les discriminations ici, ou encore de la lutte contre les régimes dictatoriaux dans les pays d’origine. Cette approche de l’engagement des artistes est réductrice. Différentes formes d’engagement des artistes, à travers notamment la musique en contexte migratoire et post-migratoire, doivent être distinguées. A partir de celles-ci, on peut alors s’interroger sur le sens profond de cette notion d’engagement, que ce soit dans le champs artistique ou ailleurs.
Jouer avec détermination d’un instrument historiquement réservé aux hommes, dans un monde musical dominé par les hommes et dans des espaces (salles de concert, festivals, etc.) où la présence féminine n’est pas souhaitée relève clairement d’un engagement de Jamila Akhdim (pp. 28-31) en faveur de l’égalité des femmes et des hommes, et donc contre la domination masculine dans le monde musical dont elle force les portes. Lorsque Tammam Ramadan (pp. 36-38) rejette l’étiquette de musicien réfugié qu’on lui a collée, il s’engage pour être reconnu comme un musicien et non comme un réfugié qui joue de la musique. Ce faisant, il s’engage pour changer le regard que la société jette sur lui. Cela vaut aussi pour Beshwar Hassan (voir l’article d’Emilie Da Lage pp. 20-25) dont l’engagement vise à transformer le bidonville dans lequel il vit et à témoigner de l’expérience des personnes en exil dans ce type de campement.
En définitive, qu’ont en commun ces différentes formes d’engagement des artistes ? Elles reposent toutes sur la croyance qu’à travers les pratiques musicales, elles et ils vont pouvoir être écoutés, vus comme ils et elles veulent l’être, et qu’elles vont pouvoir changer à leur avantage les rapports de pouvoir parfois brutaux à la faveur desquels elles et ils sont marginalisés, exclus ou invisibilisés. L’engagement par la musique n’est pas donc qu’une affaire de chansons protestataires.
(Cbai) | Note de contenu : | Edito
Alexandre Ansay
Panoramique
Le festival BRuMM
Hélène Delaporte
Les musiques venues d’ailleurs font partie du patrimoine musical bruxellois. Le festival BRuMM met ces pratiques musicales à l’honneur en les inscrivant dans l’espace public.
La musique comme trace
Laurent Aubert
En migrant, les musiques dialoguent, se transforment, s’adaptent, se métissent, comme l’illustrent les quelques exemples qui suivent.
Refa : une épopée musicale et sociale
Hélène Séchehaye et Marco Martiniello
En deux ans, le groupe Refugees for Refugees a donné une soixantaine de concerts et l’album s’est vendu à plus de 2.500 exemplaires. Un succès qui n’a pas empêcheé les remises en question.
La force des tout petits liens
Emilie Da Lage
Pour un musicien ou une musicienne exilée, qu’est-ce que s’engager ? Quels sont aussi les rapports de pouvoir en jeu et qui s’inscrivent dans des histoires longues, coloniales et post-coloniales ?
Info dessinée
Rencontre du 3e type
Dessin: Barrack Rima, texte: Nathalie Caprioli
Rencontre entre des MENA (mineurs étrangers non accompagnés) afghans, syriens, érythréens et congolais avec deux musiciens « migrants ». Le barrage de la langue, le vecteur de la musique.
« Je me suis battue pour en arriver là »
Hélène Delaporte
Dans un environnement dominé par des musiciens pas vraiment enclins à ouvrir la scène aux musiciennes, Jamila Akhdim et ses amies ont créé leur propre groupe : les Sultanats B’net Chaabi.
« Et maintenant, je suis belge ! »
Nathalie Caprioli
Hussein Rassim, musicien d’origine irakienne, s’est lancé dans un voyage mémoriel avec sa compagne Juliette Lacroix. Une tentative de voyage de retour où la musique jalonne chaque étape.
Elle danse dans les jupes des hommes
Pascal Peerboom
Nil Görkem danse depuis son enfance. Elle s’initie à l’art du semâ auprès du danseur soufi Ziya Azazi – pratique traditionnellement réservée aux hommes.
« Si je n’avais pas été Syrien… »
Nathalie Caprioli
Tammam Al Ramadan : l’artiste engagé qu’il n’était pas en Syrie, le devient malgré lui en Belgique, à travers l’identité qu’on lui attribue au fait d’être à la fois exilé-syrien-musulman.
Rencontre
Oser se frotter à la politique
Nathalie Caprioli
18 Tunisiennes impliquées en politique ont vécu une semaine en binôme avec des leaders bruxelloises. Tourbillon d’expériences et de contacts via le projet Tunisiennes en mouvement.
Texte sur photo
Toi là, au feutre noir !
Verena HANF
Ecrivaine. « La fragilité des funambules » est son dernier roman paru, éd. Deville, 2021.
(Cbai) |
[n° ou bulletin] est un bulletin de / Nathalie CaprioliN°363 - Septembre-Octobre 2022 - Brumm, musiques migrantes [texte imprimé] . - 2022 . - 41 p. : ill. en coul. ; 27 cm. Langues : Français ( fre) Catégories : | Interaction culturelle
| Tags : | politique (Tunisie) (Belgique) immigration (musique) | Index. décimale : | 316 Sociologie | Résumé : | BRuMM, musiques migrantes et engagement
La notion d’engagement est trompeuse. Elle semble simple et univoque mais elle est loin de l’être. Historiquement, la notion d’engagement des artistes est souvent comprise en référence exclusive à leur mobilisation et à la contestation politiques explicites. Ainsi, les musiciennes et musiciens exilés sont considérés comme engagés lorsque leur musique et leurs textes servent de vecteur de la revendication de droits, de la lutte contre le racisme et les discriminations ici, ou encore de la lutte contre les régimes dictatoriaux dans les pays d’origine. Cette approche de l’engagement des artistes est réductrice. Différentes formes d’engagement des artistes, à travers notamment la musique en contexte migratoire et post-migratoire, doivent être distinguées. A partir de celles-ci, on peut alors s’interroger sur le sens profond de cette notion d’engagement, que ce soit dans le champs artistique ou ailleurs.
Jouer avec détermination d’un instrument historiquement réservé aux hommes, dans un monde musical dominé par les hommes et dans des espaces (salles de concert, festivals, etc.) où la présence féminine n’est pas souhaitée relève clairement d’un engagement de Jamila Akhdim (pp. 28-31) en faveur de l’égalité des femmes et des hommes, et donc contre la domination masculine dans le monde musical dont elle force les portes. Lorsque Tammam Ramadan (pp. 36-38) rejette l’étiquette de musicien réfugié qu’on lui a collée, il s’engage pour être reconnu comme un musicien et non comme un réfugié qui joue de la musique. Ce faisant, il s’engage pour changer le regard que la société jette sur lui. Cela vaut aussi pour Beshwar Hassan (voir l’article d’Emilie Da Lage pp. 20-25) dont l’engagement vise à transformer le bidonville dans lequel il vit et à témoigner de l’expérience des personnes en exil dans ce type de campement.
En définitive, qu’ont en commun ces différentes formes d’engagement des artistes ? Elles reposent toutes sur la croyance qu’à travers les pratiques musicales, elles et ils vont pouvoir être écoutés, vus comme ils et elles veulent l’être, et qu’elles vont pouvoir changer à leur avantage les rapports de pouvoir parfois brutaux à la faveur desquels elles et ils sont marginalisés, exclus ou invisibilisés. L’engagement par la musique n’est pas donc qu’une affaire de chansons protestataires.
(Cbai) | Note de contenu : | Edito
Alexandre Ansay
Panoramique
Le festival BRuMM
Hélène Delaporte
Les musiques venues d’ailleurs font partie du patrimoine musical bruxellois. Le festival BRuMM met ces pratiques musicales à l’honneur en les inscrivant dans l’espace public.
La musique comme trace
Laurent Aubert
En migrant, les musiques dialoguent, se transforment, s’adaptent, se métissent, comme l’illustrent les quelques exemples qui suivent.
Refa : une épopée musicale et sociale
Hélène Séchehaye et Marco Martiniello
En deux ans, le groupe Refugees for Refugees a donné une soixantaine de concerts et l’album s’est vendu à plus de 2.500 exemplaires. Un succès qui n’a pas empêcheé les remises en question.
La force des tout petits liens
Emilie Da Lage
Pour un musicien ou une musicienne exilée, qu’est-ce que s’engager ? Quels sont aussi les rapports de pouvoir en jeu et qui s’inscrivent dans des histoires longues, coloniales et post-coloniales ?
Info dessinée
Rencontre du 3e type
Dessin: Barrack Rima, texte: Nathalie Caprioli
Rencontre entre des MENA (mineurs étrangers non accompagnés) afghans, syriens, érythréens et congolais avec deux musiciens « migrants ». Le barrage de la langue, le vecteur de la musique.
« Je me suis battue pour en arriver là »
Hélène Delaporte
Dans un environnement dominé par des musiciens pas vraiment enclins à ouvrir la scène aux musiciennes, Jamila Akhdim et ses amies ont créé leur propre groupe : les Sultanats B’net Chaabi.
« Et maintenant, je suis belge ! »
Nathalie Caprioli
Hussein Rassim, musicien d’origine irakienne, s’est lancé dans un voyage mémoriel avec sa compagne Juliette Lacroix. Une tentative de voyage de retour où la musique jalonne chaque étape.
Elle danse dans les jupes des hommes
Pascal Peerboom
Nil Görkem danse depuis son enfance. Elle s’initie à l’art du semâ auprès du danseur soufi Ziya Azazi – pratique traditionnellement réservée aux hommes.
« Si je n’avais pas été Syrien… »
Nathalie Caprioli
Tammam Al Ramadan : l’artiste engagé qu’il n’était pas en Syrie, le devient malgré lui en Belgique, à travers l’identité qu’on lui attribue au fait d’être à la fois exilé-syrien-musulman.
Rencontre
Oser se frotter à la politique
Nathalie Caprioli
18 Tunisiennes impliquées en politique ont vécu une semaine en binôme avec des leaders bruxelloises. Tourbillon d’expériences et de contacts via le projet Tunisiennes en mouvement.
Texte sur photo
Toi là, au feutre noir !
Verena HANF
Ecrivaine. « La fragilité des funambules » est son dernier roman paru, éd. Deville, 2021.
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