Titre : | Le noir | Type de document : | texte imprimé | Auteurs : | Gérard-Georges Lemaire, Auteur | Editeur : | Paris [France] : Hazan | Année de publication : | 2006 | Importance : | 252 p. | Présentation : | ill. en coul., photographies | Format : | 29 cm | ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-85025-963-0 | Prix : | 56,10 € | Langues : | Français (fre) | Catégories : | Histoire de l'art
| Tags : | couleur (histoire) noir symbolisme artistes noir et art | Index. décimale : | 700 Arts et beaux arts. Divertissements. Musique. Jeux. Sports | Résumé : | Cet ouvrage est une véritable histoire culturelle et anthropologique du noir en Occident de l'Antiquité à nos jours - le noir dans l'art, la religion, la science, la nature, le symbolisme.
Lié indissolublement à l'idée de deuil, de nuit, de désespoir, de folie, le noir se présente dans notre culture comme une couleur néfaste. Le combat titanesque du bien et du mal, de Dieu et de Satan, de la lumière et des ténèbres fait qu'on attribue au noir une valeur généralement négative. C'est vrai autant dans la théologie que dans la philosophie. Et dans les croyances populaires, le noir n'est jamais bon signe.
La dimension symbolique du noir est plus complexe qu'il n'y paraît. Depuis l'antiquité, la mélancolie est assimilée à la couleur noire : les traités médicaux parlent de «bile noire» pour l'évoquer. Et cette conception perdure, en dépit des progrès de cette science, jusqu'au XIXe siècle. Quoi qu'il en soit, le noir peut avoir d'autres significations. En astronomie, la notion de trou noir, qui continue à intriguer le monde scientifique, part d'une observation concrète pour aboutir à d'hasardeuses spéculations.
La question du noir dans la sphère de l'art se pose en des termes symboliques, mais aussi «physiques» quand le peintre s'emploie à utiliser le contraste des ombres et des lumières. Le noir était presque exclu dans l'histoire de l'art occidental. Le Moyen Age le rejette. Il n'est réintroduit qu'au début de la Renaissance avec l'apparition du fond noir dans les Flandres et surtout de la mode des vêtements noirs qui sont portés par la noblesse, les prêtres et certains ordres religieux. Mais il faut encore attendre que se développe la théories des ombres et surtout le coup de force réalisé par le Caravage dans le domaine pictural pour que l'idée de noir puisse s'imposer. En fait, on pourrait réécrire l'histoire de l'art au fil des siècles en prenant la couleur noire comme mètre de sa lecture. Le XVllle siècle l'abolit à son tour, alors que le XIXe en fait son cheval de bataille depuis Goya jusqu'à l'impressionnisme, dont les principaux protagonistes ont une attitude paradoxale à son sujet. Quant au XXe siècle, on peut dire que c'est le siècle de l'avènement du noir en même temps que celui de sa banalisation : le noir est la fois, tout comme le blanc, l'objet d'un problématique des confins du langage esthétique et est par ailleurs considéré comme une couleur comme une autre.
S'interroger alors sur le noir, c'est s'interroger sur les fondements du dessin, sur les techniques picturales mais aussi sur la construction métaphorique de l'oeuvre. L'histoire de l'art moderne montre que des peintres ont considéré le noir comme une fin ultime ou comme le «dernier tableau». Le suprématisme de Malévitch, le constructivisme de Rodchenko ont eu besoin du noir pour explorer les confins de la peinture. Plus tard, le noir réapparaît comme élément fondamental d'une enquête sur l'espace spécifique de la peinture chez Reinhardt ou comme dernière frontière sémantique de l'art chez Kossuth. Le noir prend une importance cruciale chez Mark Rothko, bien que ce dernier en fasse rarement usage ou chez Jean Degottex, et Pierre Soulages pour qui le noir serait l'expression suprême de la lumière.
Ecrivain, historien et critique d'art, Gérard-Georges Lemaire a été producteur à France Culture, a créé plusieurs collections et organisé plus de 70 expositions en France et à l'étranger.
Il a traduit William S.Burroughs, Allen Ginsberg, Wyndham Lewis, Gertrude Stein...
Il a publié une trentaine d'ouvrages dont : Le Colloque de Tanger I&II (1976/1980) ; Pictura loquens (1986) ; Les Mots en liberté futuristes (1986) ; Le Salon (1988) ; Les Préraphaélites (1989) ; L'Orient des cafés (1990) ; Un thé au Bloomsburry (1992) ; Futurisme (1995) ; Les Cafés littéraires (1996) ; Théories des cafés (1997) ; L'Univers des orientalistes (2001) ; Franz Kafka à Prague (2002) ; Kafka et Kubin (2002) ; Métamorphoses de Kafka (2002).
Il a récemment publié Histoire du Salon de peinture (Klincksieck), Beat Generatfon : une anthologie (Editions AI Dante), Franz Kafka («Biographies» Folio/Gallimard).
Gérard-Georges Lemaire est aussi directeur littéraire de la revue Verso, Arts & Lettres et membre du comité de rédaction des Lettres françaises.
Il prépare à l'heure actuelle un ouvrage sur les pinturas negras de Goya. (Fnac) |
Le noir [texte imprimé] / Gérard-Georges Lemaire, Auteur . - Paris (France) : Hazan, 2006 . - 252 p. : ill. en coul., photographies ; 29 cm. ISBN : 978-2-85025-963-0 : 56,10 € Langues : Français ( fre) Catégories : | Histoire de l'art
| Tags : | couleur (histoire) noir symbolisme artistes noir et art | Index. décimale : | 700 Arts et beaux arts. Divertissements. Musique. Jeux. Sports | Résumé : | Cet ouvrage est une véritable histoire culturelle et anthropologique du noir en Occident de l'Antiquité à nos jours - le noir dans l'art, la religion, la science, la nature, le symbolisme.
Lié indissolublement à l'idée de deuil, de nuit, de désespoir, de folie, le noir se présente dans notre culture comme une couleur néfaste. Le combat titanesque du bien et du mal, de Dieu et de Satan, de la lumière et des ténèbres fait qu'on attribue au noir une valeur généralement négative. C'est vrai autant dans la théologie que dans la philosophie. Et dans les croyances populaires, le noir n'est jamais bon signe.
La dimension symbolique du noir est plus complexe qu'il n'y paraît. Depuis l'antiquité, la mélancolie est assimilée à la couleur noire : les traités médicaux parlent de «bile noire» pour l'évoquer. Et cette conception perdure, en dépit des progrès de cette science, jusqu'au XIXe siècle. Quoi qu'il en soit, le noir peut avoir d'autres significations. En astronomie, la notion de trou noir, qui continue à intriguer le monde scientifique, part d'une observation concrète pour aboutir à d'hasardeuses spéculations.
La question du noir dans la sphère de l'art se pose en des termes symboliques, mais aussi «physiques» quand le peintre s'emploie à utiliser le contraste des ombres et des lumières. Le noir était presque exclu dans l'histoire de l'art occidental. Le Moyen Age le rejette. Il n'est réintroduit qu'au début de la Renaissance avec l'apparition du fond noir dans les Flandres et surtout de la mode des vêtements noirs qui sont portés par la noblesse, les prêtres et certains ordres religieux. Mais il faut encore attendre que se développe la théories des ombres et surtout le coup de force réalisé par le Caravage dans le domaine pictural pour que l'idée de noir puisse s'imposer. En fait, on pourrait réécrire l'histoire de l'art au fil des siècles en prenant la couleur noire comme mètre de sa lecture. Le XVllle siècle l'abolit à son tour, alors que le XIXe en fait son cheval de bataille depuis Goya jusqu'à l'impressionnisme, dont les principaux protagonistes ont une attitude paradoxale à son sujet. Quant au XXe siècle, on peut dire que c'est le siècle de l'avènement du noir en même temps que celui de sa banalisation : le noir est la fois, tout comme le blanc, l'objet d'un problématique des confins du langage esthétique et est par ailleurs considéré comme une couleur comme une autre.
S'interroger alors sur le noir, c'est s'interroger sur les fondements du dessin, sur les techniques picturales mais aussi sur la construction métaphorique de l'oeuvre. L'histoire de l'art moderne montre que des peintres ont considéré le noir comme une fin ultime ou comme le «dernier tableau». Le suprématisme de Malévitch, le constructivisme de Rodchenko ont eu besoin du noir pour explorer les confins de la peinture. Plus tard, le noir réapparaît comme élément fondamental d'une enquête sur l'espace spécifique de la peinture chez Reinhardt ou comme dernière frontière sémantique de l'art chez Kossuth. Le noir prend une importance cruciale chez Mark Rothko, bien que ce dernier en fasse rarement usage ou chez Jean Degottex, et Pierre Soulages pour qui le noir serait l'expression suprême de la lumière.
Ecrivain, historien et critique d'art, Gérard-Georges Lemaire a été producteur à France Culture, a créé plusieurs collections et organisé plus de 70 expositions en France et à l'étranger.
Il a traduit William S.Burroughs, Allen Ginsberg, Wyndham Lewis, Gertrude Stein...
Il a publié une trentaine d'ouvrages dont : Le Colloque de Tanger I&II (1976/1980) ; Pictura loquens (1986) ; Les Mots en liberté futuristes (1986) ; Le Salon (1988) ; Les Préraphaélites (1989) ; L'Orient des cafés (1990) ; Un thé au Bloomsburry (1992) ; Futurisme (1995) ; Les Cafés littéraires (1996) ; Théories des cafés (1997) ; L'Univers des orientalistes (2001) ; Franz Kafka à Prague (2002) ; Kafka et Kubin (2002) ; Métamorphoses de Kafka (2002).
Il a récemment publié Histoire du Salon de peinture (Klincksieck), Beat Generatfon : une anthologie (Editions AI Dante), Franz Kafka («Biographies» Folio/Gallimard).
Gérard-Georges Lemaire est aussi directeur littéraire de la revue Verso, Arts & Lettres et membre du comité de rédaction des Lettres françaises.
Il prépare à l'heure actuelle un ouvrage sur les pinturas negras de Goya. (Fnac) |
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