[n° ou bulletin] est un bulletin de / Didier CatteauTitre : | N°45 - Mars-Avril-Mai 2020 - Leadership partagé : le retour du collectif ? | Type de document : | texte imprimé | Année de publication : | 2020 | Importance : | 42 p. | Présentation : | ill. en coul. | Format : | 28 cm | Langues : | Français (fre) | Catégories : | Enseignement
| Tags : | direction (aide) toucher (sens) langue scolaire consommation | Index. décimale : | 37 Éducation. Enseignement. Formation. Loisirs | Résumé : | Des profs élus par leurs pairs pour seconder la direction
Article publié le 24 / 03 / 2020.
Depuis les années ‘70, le Collège Pie 10, à Châtelineau, organise des élections pour désigner ceux qui assisteront le directeur, pour deux ans.
L’appel à candidats lancé dans la salle des profs, et ouvert à tous, permet l’élection de trois coordinateurs (un par degré) rejoignant l’équipe de direction à mi-temps pour un mandat de deux ans, et de quatre des treize membres d’un conseil de direction. Explications par le directeur, Thibaut Davain.
PROF : Des élections dans une salle des profs, cela ne suscite pas de malaise ?
Thibaut Davain : C’est dans l’ADN de l’école depuis de nombreuses années. Certaines élections sont parfois plus compliquées car on ne trouve pas nécessairement de candidat facilement.
Le rôle est complexe. Il demande d’avoir un pied dans l’univers de ses collègues et un autre dans celui de la direction. Et il faut organiser le travail des enseignants d’un degré sans droit d’injonction. Le changement de posture demande beaucoup de recul. Sans oublier le travail, parfois très intense.
En quoi consiste le job des élus ?
Il y a deux « profils », correspondant à deux organes de gestion : un « exécutif » (équipe de direction) et un organe réflexif et prospectif (conseil de direction).
Les profs élus pour l’équipe de direction endossent le rôle de coordinateur pédagogique d’un degré, pour lequel ils bénéficient d’un mi-temps de coordination de deux ans. Leur première tâche est de constituer leurs équipes de tuteurs (des titulaires de classes, en binômes). Ils participent activement aux attributions de l’école, et la politique d’inscription de chaque degré est réfléchie avec les coordonnateurs référents, qui composent ensuite leurs classes.
Dans le courant de l’année, le « coordo » anime les conseils de classe, en présence d’un des membres de la direction. Il suit de plus près les élèves en difficultés d’apprentissage ; relaie et participe à l’élaboration des aménagements raisonnables ; et prend toutes les initiatives pour s’adapter à la complexité des différentes situations.
Tous les lundis de 13h20 à 14h50, nous travaillons intensément avec la directrice adjointe, l’économe, la préfète d’éducation et les trois coordonnateurs pour prendre les décisions en lien avec l’organisation de l’école, sans nous enliser dans les aspects exclusivement pratiques, pour essayer de mettre ses projets en perspective. La cohérence recherchée est renforcée par ceux qui gardent un pied sur le terrain.
Pour ma part, cela me permet de rester bien au clair sur les différents projets du Collège, de les valoriser via mes « Pie Mail » du vendredi, parce qu’un enseignant d’un degré sait difficilement ce qui se crée dans un autre. La lisibilité des actions pédagogiques permet de gagner également en verticalité et renforce le sens des projets soutenus par les coordonnateurs.
Et l’autre assemblée, le conseil de direction ?
Trois autres enseignants et un éducateur y représentent leur degré ou leur fonction. L’investissement est bénévole (une réunion d’1h30 par semaine). Ce conseil est un organe important : outre ces élus, il comprend l’équipe de direction (dont les trois coordos élus) et la délégation syndicale.
Les treize membres ont une voix consultative. Ce lieu qui est aussi une chambre d’avis et d’interpellations. Le gros avantage est que les débats permettent de représenter les différentes filières, degrés et fonctions de l’école. On peut mieux appréhender si des idées nouvelles sont en phase avec les membres du personnel.
Surtout, chacun peut y avoir un impact sur mes « pièces à casser ». On peut donc avancer main dans la main et cela permet aux membres du conseil de mener une réflexion pédagogique accrue. C’est dans le débat et l’échange que se cultive notre relation professionnelle, qui permet de construire ensuite des projets pédagogiques d’envergure.
Soulignons que le principe des élections a aussi légitimé les membres de l’équipe et du conseil de direction comme acteurs du plan de pilotage.
Le conseil de direction examine aussi les pistes d’amélioration du fonctionnement du Collège, sans tomber dans des débats trop pratico-pratiques. Garder de la hauteur est un enjeu majeur pour avancer ensemble et mener des réflexions à plus long terme : ouverture d’options, proposition d’aménagements du projet pédagogique, projets transversaux ou pluridisciplinaires, évaluation de dispositifs d’aide aux élèves, etc.
Enfin, le conseil a dans ses prérogatives l’affectation d’une partie non négligeable du budget de l’école à des projets défendus collectivement. La transparence de ce budget, accessible à tous, accroit significativement le côté sain du Collège. (enseignement.be) |
[n° ou bulletin] est un bulletin de / Didier CatteauN°45 - Mars-Avril-Mai 2020 - Leadership partagé : le retour du collectif ? [texte imprimé] . - 2020 . - 42 p. : ill. en coul. ; 28 cm. Langues : Français ( fre) Catégories : | Enseignement
| Tags : | direction (aide) toucher (sens) langue scolaire consommation | Index. décimale : | 37 Éducation. Enseignement. Formation. Loisirs | Résumé : | Des profs élus par leurs pairs pour seconder la direction
Article publié le 24 / 03 / 2020.
Depuis les années ‘70, le Collège Pie 10, à Châtelineau, organise des élections pour désigner ceux qui assisteront le directeur, pour deux ans.
L’appel à candidats lancé dans la salle des profs, et ouvert à tous, permet l’élection de trois coordinateurs (un par degré) rejoignant l’équipe de direction à mi-temps pour un mandat de deux ans, et de quatre des treize membres d’un conseil de direction. Explications par le directeur, Thibaut Davain.
PROF : Des élections dans une salle des profs, cela ne suscite pas de malaise ?
Thibaut Davain : C’est dans l’ADN de l’école depuis de nombreuses années. Certaines élections sont parfois plus compliquées car on ne trouve pas nécessairement de candidat facilement.
Le rôle est complexe. Il demande d’avoir un pied dans l’univers de ses collègues et un autre dans celui de la direction. Et il faut organiser le travail des enseignants d’un degré sans droit d’injonction. Le changement de posture demande beaucoup de recul. Sans oublier le travail, parfois très intense.
En quoi consiste le job des élus ?
Il y a deux « profils », correspondant à deux organes de gestion : un « exécutif » (équipe de direction) et un organe réflexif et prospectif (conseil de direction).
Les profs élus pour l’équipe de direction endossent le rôle de coordinateur pédagogique d’un degré, pour lequel ils bénéficient d’un mi-temps de coordination de deux ans. Leur première tâche est de constituer leurs équipes de tuteurs (des titulaires de classes, en binômes). Ils participent activement aux attributions de l’école, et la politique d’inscription de chaque degré est réfléchie avec les coordonnateurs référents, qui composent ensuite leurs classes.
Dans le courant de l’année, le « coordo » anime les conseils de classe, en présence d’un des membres de la direction. Il suit de plus près les élèves en difficultés d’apprentissage ; relaie et participe à l’élaboration des aménagements raisonnables ; et prend toutes les initiatives pour s’adapter à la complexité des différentes situations.
Tous les lundis de 13h20 à 14h50, nous travaillons intensément avec la directrice adjointe, l’économe, la préfète d’éducation et les trois coordonnateurs pour prendre les décisions en lien avec l’organisation de l’école, sans nous enliser dans les aspects exclusivement pratiques, pour essayer de mettre ses projets en perspective. La cohérence recherchée est renforcée par ceux qui gardent un pied sur le terrain.
Pour ma part, cela me permet de rester bien au clair sur les différents projets du Collège, de les valoriser via mes « Pie Mail » du vendredi, parce qu’un enseignant d’un degré sait difficilement ce qui se crée dans un autre. La lisibilité des actions pédagogiques permet de gagner également en verticalité et renforce le sens des projets soutenus par les coordonnateurs.
Et l’autre assemblée, le conseil de direction ?
Trois autres enseignants et un éducateur y représentent leur degré ou leur fonction. L’investissement est bénévole (une réunion d’1h30 par semaine). Ce conseil est un organe important : outre ces élus, il comprend l’équipe de direction (dont les trois coordos élus) et la délégation syndicale.
Les treize membres ont une voix consultative. Ce lieu qui est aussi une chambre d’avis et d’interpellations. Le gros avantage est que les débats permettent de représenter les différentes filières, degrés et fonctions de l’école. On peut mieux appréhender si des idées nouvelles sont en phase avec les membres du personnel.
Surtout, chacun peut y avoir un impact sur mes « pièces à casser ». On peut donc avancer main dans la main et cela permet aux membres du conseil de mener une réflexion pédagogique accrue. C’est dans le débat et l’échange que se cultive notre relation professionnelle, qui permet de construire ensuite des projets pédagogiques d’envergure.
Soulignons que le principe des élections a aussi légitimé les membres de l’équipe et du conseil de direction comme acteurs du plan de pilotage.
Le conseil de direction examine aussi les pistes d’amélioration du fonctionnement du Collège, sans tomber dans des débats trop pratico-pratiques. Garder de la hauteur est un enjeu majeur pour avancer ensemble et mener des réflexions à plus long terme : ouverture d’options, proposition d’aménagements du projet pédagogique, projets transversaux ou pluridisciplinaires, évaluation de dispositifs d’aide aux élèves, etc.
Enfin, le conseil a dans ses prérogatives l’affectation d’une partie non négligeable du budget de l’école à des projets défendus collectivement. La transparence de ce budget, accessible à tous, accroit significativement le côté sain du Collège. (enseignement.be) |
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